Les Tours d'ivoire, dixième chanson de l'album éponyme

Aujourd'hui je voulais vous parler de la chanson éponyme de l'album "Les Tours d'ivoire". Elle est construite comme un crescendo - decrescendo sémantique. En couple, en bande, en foule, en horde et en légion et inversement. Dans ces "Tours d'ivoire", j'ai tenté d'explorer l'évolution de la société moderne qui, malgré la promesse de l'amour et de l'union, est confrontée à la réalité de l'individualisme et de l'isolement.

L'histoire commence avec l'image d'un couple uni dans l'amour et la tendresse, qui évolue rapidement vers la formation d'une bande d'amis rêvant de changer le monde. Cependant, leurs espoirs sont rapidement anéantis, et ils se retrouvent isolés dans leur propre tour d'ivoire. J'y décris ensuite l'arrivée d'une foule, symbolisant la consommation de masse, mais qui conduit inévitablement à la peur et à la désillusion. Face à la cruauté du monde, l'individu se retrouve seul dans sa tour d'ivoire, tandis que l'autre foule, celle des nantis se complait dans sa propre puissance. Parmi la légion de pauvres, une horde se crée et tente de renverser la table, mais face à la surdité des pouvoirs, elle rentre finalement chez elle, encore plus désabusée, désespérée et repliée sur elle même.

L'effondrement annoncé est exprimé par un decrescendo sémantique qui reprend ces mêmes groupes de population, pour terminer par le désenchantement final de l'individu. Il a pourtant attendu toute sa vie la chute des tours d'ivoire. Il semble même qu'il l'attende encore... Mais le temps passe vite à l'échelle d'une vie humaine, et aujourd'hui il est veuf, seul, âgé et commence à perdre la raison.

Globalement, cette chanson n'est pas une vision pessimiste de l'avenir mais une critique de notre société pour son individualisme, son consumérisme et la solitude qu'elle engendre. Elle est aussi un appel à ne pas se résigner, et au contraire à s'unir pour tenter de changer en mieux cet avenir annoncé.

A votre tour d'y voir !