La Voix des Invisibles à Travers les Slogans - chanson repartagée pour les 6 ans du mouvement !
Il y a six ans, en novembre 2018, un gilet jaune est devenu l’étendard des invisibles, posé sur le tableau de bord comme un cri muet contre l'injustice. Au-delà d'une taxe, c'est la vie chère, l’inégalité et l’oubli qu'ils dénonçaient – une colère commune surgie des routes et des marges. Ce symbole simple, brillant, réveillait la "France périphérique", rendant visible ce que l'on ne voulait pas voir.
Le 16 novembre prochain, des rassemblements dans toute la France sont prévus pour cet anniversaire.
En hommage, je vous partage la chanson que j'avais écrite en leur honneur et au déshonneur du pouvoir autoritaire qui avait réprimé dans une violence inouïe ce mouvement populaire inédit.
Les slogans des gilets jaunes ont frappé par leur spontanéité, leur diversité et leur profondeur, capturant un mélange de colère, de revendications et de désillusion. Ils étaient souvent brefs, incisifs, et traduisaient sans détour la souffrance et l’indignation d’une partie de la population. Ces slogans, inscrits sur des pancartes faites maison, écrits à la main sur des gilets jaunes ou encore criés dans les cortèges, ont cristallisé les thèmes majeurs du mouvement.
Un des slogans les plus repris, "Macron démission !", exprimait directement le rejet d’un président perçu comme éloigné des réalités du peuple. Dans le même esprit, on trouvait "Macron, président des riches" ou encore "Les riches au musée, les pauvres au palais", qui dénonçaient une politique jugée favorable aux plus aisés et une distance entre les élites politiques et la population.
Les slogans autour du pouvoir d'achat et de la justice sociale étaient nombreux : "Fin du mois, fin du monde, même combat" liait la précarité quotidienne aux préoccupations environnementales, montrant qu'une vie dans la difficulté rend même les grandes causes moins accessibles. On voyait aussi "Taxer les ultra-riches, pas les travailleurs" ou encore "Les fins de mois tuent plus que les armes" ; autant de phrases qui dénonçaient une économie où les classes moyennes et populaires peinent à vivre dignement.
D’autres slogans rappelaient l'attachement à des valeurs fondamentales et exprimaient la fracture sociale : "On n’est pas contre l’État, on est contre l’injustice", ou encore "Nous ne sommes rien, mais nous sommes tout" — une manière de réaffirmer la dignité des oubliés du système. Le slogan "Gilets jaunes, peuple en colère" a symbolisé cette unité dans le mécontentement, rassemblant ceux qui se sentaient abandonnés, mais solidaires dans leur colère.
Les mots d’ordre des gilets jaunes étaient aussi souvent teintés d’une ironie grinçante ou de sarcasme, comme "Travaille, consomme et ferme ta gueule", pour dénoncer une société qui, aux yeux des manifestants, valorise le productivisme au détriment de l’humanité et de la justice sociale.
Ces slogans ont ainsi révélé une critique profonde de la société actuelle et du sentiment d’abandon de toute une frange de la population. Leur simplicité et leur impact ont contribué à donner une voix aux silences, faisant du mouvement des gilets jaunes une page de l'histoire sociale de France qui a su, à travers ses mots, résonner bien au-delà de ses cercles militants.
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