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Cadeau de Noël ! Les Tours d'Ivoire - Coup de cœur du dix-vins-blog de Pierre Thévenin




"C’était en janvier 2020. Je venais de découvrir avec un immense bonheur Pierre Paul Danzin. Et voilà qu’un nouvel album vient de sortir. Peut-être encore meilleur que les précédents, du moins en ce qui concerne la voix. Il a un timbre venu d’on ne sait quel tréfonds et qui vous prend littéralement aux tripes. Il y a un texte parlé chanté (« Où va le monde « ) où l’on retrouve les mêmes qualités. Notre ami est aussi bon diseur que chanteur.

Certes, mais il serait dommage de ne pas avoir les musiques que l’on doit presque entièrement à son frelot Alexandre. C’est l’inverse de Frédéric Bobin qui met en notes et interprète les textes d’un Philippe tout aussi Bobin que lui.

Une originalité dans cet album : chaque titre est dédié à quelqu’un, ce dédicataire étant systématiquement un(e) chanteur.euse, désigné non par son nom mais par un pseudo (j’ai indiqué ceux-ci entre parenthèses), ce qui peut donner lieu à un petit quiz que je vous invite à faire. Certains destinataires sont parfaitement transparents (vous en connaissez beaucoup, des Allain ?)d’autres beaucoup moins. J’avoue que j’ai calé sur quelques-uns (je ne vous dirai pas lesquels, sinon vous n’allez pas chercher). Essayez de faire mieux que moi. C’est plus facile si vous vous procurez le CD. Il ne s’agit surtout pas de plagiat mais d’une même atmosphère tant musicale que poétique. Des chansons que tonton Boby et autres Vernon Sullivan auraient pu écrire et composer (pour ces deux-là aussi, la devinette est aisée à résoudre).

L’écriture des textes est entièrement le fait de notre artiste dont la verve n’a pas faibli, loin s’en faut.

On avait vu, dans ses chansons précédentes, à quel point il aimait jouer avec les sonorités. On en a la confirmation, par exemple, avec « Ode à Aude » :

« On est parti dans l’Aube à trois avec son mari

Un inspecteur des fraudes de Castelnaudary

Lui qui venait de l’Aude et moi de sa penderie

Caché entre les robes de son Aude chérie »

Il cultive volontiers l‘anagramme. Ici, c’est tout un texte qui en fourmille et qui s’intitule «Amer magna » : en note il explique que ce « Grand Amour » de la Rome ancienne est également l’anagramme du mot … « anagramme » :

« Amer magna

Le poids du désir et des rides

Et sur la digue où l’on se guide

… »

Il ne fait pas que jouer. Il se révolte, encore et toujours : contre la misère sociale : avec un très beau néologisme qui en dit plus long que bien des discours, dans « Sous les ponts » :

« Un jour en clodocratie »

On voit donc que son engagement n’a pas faibli, Dieu merci :

« Aujourd’hui on fait ce qu’on peut

Là dans cette éternelle crise

Malgré tous ces discours pompeux

On attend le Temps des Cerises » :

Des propos que n’aurait pas reniés Jean des Collines. Ou encore dans « L’heure des corneilles »

« Fini le temps des embrassades, j’ai le coeur lourd comme une pierre

Dans mes entrailles gronde l’orage des libertaires en prison ».

Avec une clé temporelle :

« Est-ce mon coeur qui est la cible

De cette endémie détraquée ».

On serait en 2020 que ça ne m’étonnerait pas !

Voilà. Je ne m’étendrai pas davantage sur ce magnifique opus que vous pouvez commander toujours à la même adresse :

LIMOUZART PRODUCTIONS

40 rue Charles Silvestre

87100 LIMOGES "


Pierre Thévenin

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