A l'heure des corneilles
Comme le temps je suis maussade, il pleut des cord's sous mes paupières. Fini le temps des embrassades, j'ai le cœur lourd comme une pierre ! Dans mes entraill's, gronde l'orage des libertaires en prison, Derrièr' les barreaux, le courage, l'espérance et la guérison...
Y a bien les potes des Tavernes, mais si je leur téléphonais, Je leur foutrais l'moral en berne, d'façon les tavernes sont fermées !
S'il faisait beau dans ma caboche, est-ce que ça me plairait vraiment ? Le plein azur c'est un peu moche ! C'est un peu triste également !
Car s'il n'y avait plus de nuages, je serais vide comme le ciel... Pourvu que l'ombre du feuillage fasse apparaître l'essentiel :
Un filet de lumière à peine, un trait de crayon à papier, Un graffiti sur une veine, un tatouage sur le pied...
A l'heure où dansent les corneilles devant les fenêtres d'automne, Y a plus grand chose qui émerveille si ce n'est la loi de Newton ! Tout s'casse la gueule un jour ou l'autre, et on gravite comme Saturne... Ca tourne vite et on se vautre dans un quotidien taciturne !
Y a bien les soins de ma maîtresse qui pourraient faire passer le temps,
Mais confinée l'adulteresse a dû attendre trop longtemps.
Quand il fera bon dans ma tête, c'est pas certain que ça me plaise... Dieu que m'emmerdent les esthètes, j'aime bien moins l'or que la glaise !
Je peux la pétrir à ma guise surtout les journées de grand vent... Vive le froid ! Vive la bise ! Pas mieux pour se sentir vivant !
J'aime la buée de ma bouche, imitant la fumée des toits. Je sais, certains trouv'ront ça louche ! Mais ça, certainement pas toi !
Est-ce mon cœur qui est la cible de cette endémie détraquée ? Moi, qui me pensais infrangible, j'emploie des mots bien compliqués ! Un peu perdu sous ma casquette, un peu déçu mais pas surpris De voir la guerre sous mes fenêtres et la folie des faux esprits !
Je n'ai pas besoin d'un psychiatre, ni d'un chirurgien apprenti Qui me pos'rait au cœur un plâtre... On n'guérit pas de l'empathie !
Il fait plutôt beau dans ma tête, c'est peut être à cause du printemps, Qui, de crocus en pâquerettes parfume l'air en hésitant.
Je sens le dragon de mon ventre, s'envoler encore une fois, Rejoindre sans doute son antre pour y dormir pendant des mois !
Je ne sais si c'était un rêve, ça paraissait tellement sérieux... On avait si peur de la crève qu'on vivait tous sous couvre-feu !
On vivait tous sous couvre-feu...
On vivait tous sous couvre-feu !
A l'heure des Corneilles (Les Tours d'Ivoire - chanson en cours) à Anne des forêts Paroles : PP Danzin Musique : Alex Danzin
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