Heurts divers

Dans le monde, certains échangent leur fusil D'épaul' nord, d'épaul' sud, comm' qui dirait au choix, Quand d'autres changent l'heure, parisiens, ardéchois... - Faut-il donc avancer ou reculer l'aiguille ? Demande l'héroïne d'un roman vérité. Une dernière dose comme ultime béquille, Fait divers recalé à l'horaire d'été.

Essayons de changer ce plomb qu'on a dans l'aile, Comme les alchimistes, en sentiment précieux. De suivre notre étoile, visiter d'autres cieux, Changer d'air et de pluie, pêcher à Compostelle...

Et si l'on décidait vraiment de l'arrêter, Ce vieux compte à rebours qui nous aliène tant ! Jeter sa montre au feu ou au mont-de-piété En échange d'un temps plus humain que mutant !

Et si l'on disait non, on ne veut plus entendre Les coups du fossoyeur enfermé dans l'horloge, Le tic-tac régulier qui jamais ne déroge A nous gueuler : "bientôt, j'inhumerai tes cendres !"

Et si comme Harold Lloyd, accroché aux minutes, Nous nous apercevons une fois suspendus, Là, les pieds dans le vide, au plus près de la chute, Que cette métaphor' vallait le temps perdu...

Aujourd'hui nous changeons d'heure (mais pas d'avis) Pour forcer le sourire, l'amnésie de Noël, Du premier jour de l'an qu'on doit vivre ravi, Viendra la Chandeleur puis Pâque sera belle... On recommencera nos vies chronométriques... Le ciel, lui, en rira. L'Astre ne dira rien. Il brille d'ignorer qu'une heur' se compte au smic. La Lune compte en lunes sur les doigts des terriens...