Câlin à l'amante douce

Elle avait ce regard câlin Et le chat du pommier, veilleur, Par la fenêtre du voyeur, Nous épiait de ses yeux félins. Sur ma cuisse, à califourchon, Elle m’étreignait si tendrement... Ses petits seins comm’ des bouchons Réveillaient mes désirs amants... Humer les senteurs de sa gorge, Comme on respire celles des fleurs . Son souffle court, contre mon coeur, Attisait le feu de ma forge. Mes bras allaient en progressant De plus puissants en plus pressants; Elle se nicha dans mon épaule, Ses murmures m’appelaient Paul. Ses mains transpiraient la tendresse Et massaient la cime de mon dos. Elle esquissait quelques caresses Que je recevais en cadeau. Ses cheveux émanaient l’envie Et le parfum d’amante douce. Mon amandier reprenait vie Et la rosée mouillait la mousse... Ma bouche tut sa gourmandise. Lorsque nos bras se dénouèrent, Elle m’offrit en friandise, Un beau sourir’ comme un bol d’air. Elle avait ce regard câlin Et le chat du pommier, veilleur, Par la fenêtre du voyeur, Nous épiait de ses yeux félins.

Tableau L'étreinte - Pablo Picasso