Prélude à l'après midi d'un aphone
Moitié faune et Moitié mutant, L'après-midi, En préludant, Près d'une amie, Que j'aime tant, Je lui ai dit... Étrangement... Moitié Aphone, Moitié parlant De mes soucis, De ses amants, Comme un sursis En sursautant, Ils sont sortis... Bizarrement... Des mots qu'étaient restés collés Dans le cartabl' de mes huit ans, Entre ma trousse et mon cahier, Par un ch'wing-gum peu ragoûtant. Moitié faune et Moitié mutant, L'après-midi, En préludant, Mes vieux esprits, Ces Revenants, Se sont enfuis... Discrètement... Au téléphone, J'étais absent. Là, pour personne. Là, pour l'instant, Dans cet automne, Lui racontant, Ces mots qui tonnent... C'est étonnant ! On veut souvent garder secret Le moins heureux de ses tourments, Comm' le grincement d'une craie Sur le tableau noir des enfants... Mi-adulte et Mi-garnement, Ce vendredi, Pudiquement, J'avais compris En bégayant, Que Jakadi L'a dit vraiment... Moitié faune et Moitié mutant, L'après-midi, En préludant, Sans Debussy, C'était troublant, La Barbarie, De l'aigle blanc. Ces maux, à l'heure du café, En ont eu marc, c'est évident ! Quand on est l'ami d'une fée, On peut voir son passé dedans.
Tableau : Leon Bakst