Gavroche assassiné

Pauvre petit Gavroche, assassiné hier, Par un représentant de l'Ordre et de l'Etat, Un grenadier zélé, un gendarme banal... Je les entends couiner, ces rats, sur ta dépouille ! - Casseur vert, djihadiste, terroriste ou fripouille ! Sur ton corps encor' chaud, brûlé par Idéal. Ils invoquent la Poisse, dénoncent ton combat, Pauvre petit Gavroche, assassiné hier... Marianne de Fratrie, de Justice et de Loi, Devenue la complic' du juge et du ministre... Hypocrite et vicieuse, France machiavélique, Qui ne trouve pas mieux d'annoncer, catastrophe, Qu'il est mort en buvant son cocktail Molotov ! Marianne la perfide, perverse et famélique, Qui déguise en coupable un jeune Pacifiste, Marianne, la Patrie d'injustice et d'effroi ! Pauvre petit Gavroche, assassiné hier, Poète et humaniste, militant de la paix, Protecteur des forêts, brillant antispéciste, Défiguré meurtri, broyé par le Système Qui ne renonce pas, mais tue celui qui aime, Celui qui voit encore la beauté altruiste, Et celui qui s'indigne, (qu'on déclare suspect), Pauvre petit Gavroche, assassiné hier.... Accusés, levez-vous, reconnaissez les faits ! Politiques nantis, chasseurs de voix muettes, Qui ne discutez pas, mais tuez l'Homme nu, En incendiant son camp, son maquis de fortune, Enfumant et jetant des bombes opportunes Sur celui qui dit non au soldat inconnu, Qui vénère la vie plus que les statuettes, Accusés, levez-vous, reconnaissez les faits ! Pauvre petit Gavroche, assassiné hier, Le chagrin de ta mère et ton père à la morgue... Jeune corps déchiré, disséqué, autopsié, Ramassé dans les bois, le rêve interrompu ! Et toi, France voyeuse, aux médias corrompus Par tes pouvoirs suprêmes, dit-on politisés, Ton Armée, ta Justice et tes Banquiers cyborgs... Pauvre petit Gavroche, assassiné hier... Abattu comme un chien qu'on soupçonne de rage, Dans un' déflagration de Pouvoir-Violence, Sont coupables tous ceux qui pensent à l'isoloir, Flinguant le citoyen par des armes de guerre, Civilisé coupable, d'avoir été naguère, Un horrible utopiste ou un prêcheur d'espoir, Qui brandissait le poing en criant "résistance", Au monde anesthésié, résigné dans sa cage.