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Moi qui suis pourtant l’Été


J'ai eu beau cueillir les plus jolies roses, Eu beau exalter le chant des oiseaux, Vous donner l'humeur, l'aube virtuose Des baignades nues entre les roseaux... Couvrir de soleil votre peau gourmande Pour vous embrasser de mes vagues sages, Sous un ciel azur, vierge de nuage, Vous offrir le lit d'un sable des Landes... J'ai eu beau vous donner des baisers de framboise, Votre bouche fruitée les aimait tellement... Là, dans l'ombre des pins, quand nos siestes se croisent, Ou quand la nuit est douce à l'heure des amants... Vous m'avez quitté Comme chaque année, Moi qui suis pourtant L’Été, L'auguste Printemps... J'ai senti les foins et revu les aigles Qui rodent souvent en fin de saison; Les arbres fruitiers respectent la règle, Le parfum des fleurs n'a jamais raison. J'ai vu vendanger nos trois mois d'amour, En quelques semaines de cueillette humide. Pourquoi pleures-tu, suis- je si aride ? Ou faut-il que tes larmes m’inondent toujours ? La lumière est plus rare, c'est donc lui, encore lui ! Celui qui n'épargne que les grands sapins verts ! Celui qui t'isole dans mes rêves la nuit, Dans le froid de mes draps, dans le vent de l'hiver ! Vous m'avez quitté Comme chaque année, Moi qui suis pourtant L'Été, L'auguste Printemps...

Tableau : Vincent Van Gogh


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