Libre sera la chute
Tu es assise à la fenêtre, Cell' qui surplombe l'avenue, Pendant que j'écris une lettre, Et semblant en pleurer, ému. Tout à coup, tu te relèves; Tu regardes dans le vide... - Dis -moi si la vie est brève, Me demandes-tu limpide ?
Je pris sa main, elle prit la mienne Puis, elle se jeta en m'aimant. Aimanté, je fis de même, Et je fus son dernier amant. On regardait les beaux oiseaux Qui vieillissaient autour de nous, Qui caressaient nos doux museaux, Qui frôlaient nos ailes zazoues...
Dieu, qu'elle était libre la chute, Quand le réveil vint à sonner ! Je n'étais même pas en lutte; J'étais prêt à mourir d'aimer. Etais-ce réellement un rêve ? Et l'a t'on vécu tous les deux ? Ce matin là guida nos lèvres, On s'est enfenestré, heureux...
Tableau "Eleven" par Edward Hopper