L'espoir
Il semblerait qu'il fasse vivre Avec ses promesses de mieux, Et qu'il rendrait la vie plus libre Au prisonnier le plus miteux, Qu'il permettrait d'attendre encore, Un peu plus longtemps que ça change... Après la pluie, un soleil d'or, Et les nuages, on s'en arrange, Un arc en ciel dans le brouillard, L'espoir.
Il donne de la force au petit Et peut franchir bien des murailles, Fait d'un mouton, un insoumis, Et pour Verlaine, briller la paille, Il fait du blues, il fait du spleen, La voix des lendemains qui chantent, Brise le vase de la routine, Jusqu'à la rendre bien charmante, Quand on l'allume comme un bougeoir, L'espoir.
Il crée des ail’s aux estropiés, Rend clairvoyant le plus aveugle, C'est le pouvoir du va-nu-pieds Qui rêve que le muet meugle, Et donne envie de vivre même A celui qui a tout perdu, Toi qui m’écoutes, tu sais, je t'aime, Ne le perds pas, car il t'est dû ! Fais donc un noeud à ton mouchoir, D'espoir.
Il n'est pas de plus belle illusion Que de le garder dans son cœur, Ou vouloir changer en passion, L’amitié d'une presque sœur, Qui nous fait s’accrocher parfois A un mensonge, à un mirage Et qui semble donner la foi A un athée, un jour d'orage, Comme un sourire jamais en retard, L'espoir.
C'est lui qui peut changer le monde, A l'heure où l'on baisse les bras, Qui dit tant que la Terre est ronde, On peut sauver même le climat. Il donne envie de se lever, De s'insurger qu'on n'en veut pas, D'un avenir téléguidé, De la naissance jusqu'au trépas, Il faudrait pas le décevoir, L'espoir…
