L'attente

Qu’il est difficile d’attendre Qu’il est difficile de rester là, Assis, Et de laisser courir le temps... Ce temps qui passe vite ! Ce temps qui passe mal ! Les secondes s’épuisent et enfantent les minutes, Puis viennent les heures, Les jours, Et les semaines... Et la vieillesse te maquille de rides, T’éclaircissant les cheveux Et te roquant la voix. Déjà l’on frissonne ! L’automne arrive vite… Les feuilles tombent Et tapissent les sols macadameux des villes tristes, La pluie ne se fait pas attendre, Elle, Et de fines gouttes coulent du coin de mon œil, Comme des larmes de saison… Qu’il est difficile d’attendre... Qu’il est difficile de rester là, Assis, Et de laisser passer ces gens, Ces gens qui passent vite, Ces gens qui passent mal… Enfouis dans leur solitude Collective, Ils écoutent le tic-tac de leurs montres... Leurs montres Qui leur montrent Que le temps passe aussi vite qu’eux, Lorsqu’ils croisent L’étranger, Le mendiant, La vieillarde … Ils leur manquent le temps de vivre, Une seconde, Une minute, Une heure, Un siècle... Qu’il est difficile d’attendre, Quand on sait. La Camarde, Elle, N’attend pas … Elle ne prend jamais de ticket, Ni de rendez-vous… Qu’il est difficile d’attendre... Qu’il est difficile de vous attendre, Vous, Qui ne viendrez jamais.