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Nostalgie charbonnière

La mémoire ouvre l’œil et la pensée survient. Je revois le sentier jonché de muscaris, Les lilas du jardin, ses jonquilles fleuries, Et le vieux pigeonnier d'où grand-père revient, Une bêche à la main, quand je lui crie bonjour. Quand je ferme les yeux fatigués par le jour


J'entends mes souvenirs dans ce petit sommeil, Les cloches de midi résonnant du village, La chanson Tourterelle au dessus du grillage, Le klaxon boulanger que grand-mère surveille, L’endive dans le four, Verchuren dans le vent... Les soupirs de la nuit me parviennent souvent…

L'odeur des cheminées embaumant le charbon, Le bouquet de maman, la pipe de mon père, La purée au jambon dont se goinfre mon frère, Et l'humeur de ma sœur dans les fleurs du Japon, Là, sous le cerisier où la joie n'est pas brève ! Ô parfums de l'enfance au milieu de mon rêve...

Ma langue se souvient du goût de la groseille. Je me vois marauder les jardins ouvriers, En toussant la gitane, mes dents de laits cariées, Sous le chêne voisin fair' des baisers d'abeille A la première fille aux lèvres incisives... Profondément je dors et pourtant je salive.

Et aux larmes je ris, retrouvant tour à tour, Le visage gentil de la dame aux bonbons, La poussette du vieux qu'on disait vagabond... Quand je ferme les yeux fatigués par le jour, Le réveil et le rêve font des va-et-vient… La mémoire ouvre l’œil et la pensée survient.




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