Mis à jour : 2 janv. 2020
"Ce n’est pas un p’tit jeune dans la chanson, un perdreau de l’année. Année après année, il a roulé sa bosse, déroulé sa chanson. S’il est aujourd’hui sur la scène de Barjac, c’est qu’il est mûr, je n’ose dire parfait mais c’est vrai que, dans son genre, il est difficile de faire mieux.
Il y a d’abord son physique, celui d’un déménageur breton, d’un forestier vosgien, d’un grizzli venu on ne sait d’où. Cheveux bouclés sous sa large casquette sombre, yeux rieurs, ventre rebondi, regard franc et jovial. Qui fait de la scène son antre, l’habite en son entier. Il chante dans le micro mais pourrait s’en passer tant la voix semble puissante, déterminée. Dire que certains crétins de le presse ont décrété que la chanson engagée était éteinte : eux ne doivent pas beaucoup sortir, ni écouter les disques qu’ils reçoivent encore… Danzin n’est pourtant pas survivance des dinosaures : son émotion comme ses colères se conjuguent au présent, je dirai bien à l’avenir si toutefois nous en avons un, car « J’ai le mal de l’abeille / Un de ces mal de Terre ». Athée, humaniste, insoumis, rebelle… rien dans ce qu’est Danzin n’est posture : inné ou acquis, tout est nature dans ce terrien atterré qui chante ce qu’il pense, traduit ce qu’il voit et vit, dans l’urgence : « Il n’y a pas de mystère… Il nous reste à chanter… Maintenant ».
Comme j’en parle, on dirait qu’il est seul. Que nenni. Alexandre, le frangin est à ses côtés, qui donne de la corde et des percus. Et, de son accordéon, Gilles Puyfages apporte plus encore le touche popu et intemporelle de cette musique. Beau trio, cohérent et, pour tour dire, drôlement performant, follement attachant.
Le chant du Pierre-Paul Danzin est comme l’addition de plein d’autres, de Paccoud en Leprest, de Renaud en Solo, de bien d’autres encore, chanson populaire autant que résolue : « On voit deux beaux amants / Qui chantonnent Brassens / Transmettent le témoin / On en avait besoin ». Vu l’accueil des spectateurs de ce chapiteau archi-bondé, c’est, sans possible débat, l’une des plus sûres révélations de ce Barjac 2019 : si on le voit demain ici et là dans nos salles de proximité, plus qu’à l’accoutumée, dites-vous que ce concert-là aura été son accélérateur de carrière. "
MICHEL KEMPER - Nos Enchanteurs
" Savez-vous qu'il était à Barjac cette année et qu'il est parmi ceux qui ont eu une "standing ovation" pour son premier passage sur la scène de ce festival emblématique, ce qui n'est pas si courant ?
C'est largement un signe de qualité, n'est-ce pas ! "
D.K.
Salut les zaminches !
Voilà, c'était notre première, ici, sous le cagnard du Chapiteau. C'est aussi pile à l'heure apéritive, l'heure intelligente dit-on au village, que nous sommes montés sur la scène... Une heure plus tard, nous recevions une ovation rare et précieuse d'un public debout... Que demander de plus ?