J'ai peur...

Salut les potos de la toile !
 

 
J'avais promis, il y a pas mal de temps, de vous offrir la reprise d'une chanson de feu notre beau copain Allain Leprest...
 

 
Lors de mes différents spectacles, comme vous le savez, il est toujours un p'tit peu là, pas loin... Et que ce soit dans nos chansons communes (tantôt Jojo, Robe de bois ou la Chanson des cigales) ou dans celles de son répertoire (tantôt La Gitane, SDF, Une valse pour rien ou Chien d'ivrogne...), j'ai besoin de le faire apparaître et de lui rendre ce moment de vie, par amour, par amitié, par fidélité et souvenir, en interprétant ces bijoux de chansons...
 

 
Cette reprise, j'ai longtemps hésité avant de la mettre en ligne, mais elle ne pouvait pas rester éternellement dans mon tiroir musical... Alors, puisque le contexte actuel ressemble au titre de la chanson... Je vous la donne !

Bonne écoute et partagez la vidéo youtube si le cœur vous en dit !

J'AI PEUR (Allain Leprest / Jean Ferrat)

J'ai peur des rues des quais du sang
 

 
Des croix de l'eau du feu des becs
 

 
D'un printemps fragile et cassant
 

 
Comme les pattes d'un insecte
 

 
J'ai peur de vous de moi j'ai peur
 

 
Des yeux terribles des enfants
 

 
Du ciel des fleurs du jour de l'heure
 

 
D'aimer de vieillir et du vent
 

 
J'ai peur de l'aile des oiseaux
 

 
Du noir des silences et des cris
 

 
J'ai peur des chiens j'ai peur des mots
 

 
Et de l'ongle qui les écrit
 

 
J'ai peur des notes qui se chantent
 

 
J'ai peur des sourires qui se pleurent
 

 
Du loup qui hurle dans mon ventre
 

 
Quand on parle de lui j'ai peur
 

 

 
J'ai peur, j'ai peur, j'ai peur
 

 
J'ai peur
 

 

 
J'ai peur du coeur des pleurs de tout
 

 
La trouille des fois la pétoche
 

 
Des dents qui claquent et des genoux
 

 
Qui tremblent dans le fond des poches
 

 
J'ai peur de deux et deux font quatre
 

 
De n'importe quand n'importe où
 

 
De la maladie délicate
 

 
Qui plante ses crocs sur tes joues
 

 
J'ai peur du souvenir des voix
 

 
Tremblant dans les magnétophones
 

 
J'ai peur de l'ombre qui convoie
 

 
Des poignées de feu vers l'automne
 

 
J'ai peur des généraux du froid
 

 
Qui foudroient l'épi sur les champs
 

 
Et de l'orchestre du Norrois
 

 
Sur la barque des pauvre gens
 

 

 
J'ai peur, j'ai peur, j'ai peur
 

 
J'ai peur
 

 

 
J'ai peur de tout seul et d'ensemble
 

 
Et de l'archet du violoncelle
 

 
J'ai peur de là-haut dans tes jambes
 

 
Et d'une étoile qui ruisselle
 

 
J'ai peur de l'âge qui dépèce
 

 
De la pointe de son canif
 

 
Le manteau bleu de la jeunesse
 

 
La chair et les baisers à vif
 

 
J'ai peur d'une pipe qui fume
 

 
J'ai peur de ta peur dans ma main
 

 
L'oiseau-lyre et le poisson-lune
 

 
Eclairent pierres du chemin
 

 
J'ai peur de l'acier qui hérisse
 

 
Le mur des lendemains qui chantent
 

 
Du ventre lisse où je me hisse
 

 
Et du drap glacé où je rentre
 

 

 
J'ai peur, j'ai peur, j'ai peur
 

 
J'ai peur
 

 

 
J'ai peur de pousser la barrière
 

 
De la maison des églantines
 

 
Où le souvenir de ma mère
 

 
Berce sans cesse un berceau vide
 

 
J'ai peur du silence des feuilles
 

 
Qui prophétise le terreau
 

 
La nuit ouverte comme un oeil
 

 
Retourné au fond du cerveau
 

 
J'ai peur de l'odeur des marais
 

 
Palpitante dans l'ombre douce
 

 
J'ai peur de l'aube qui paraît
 

 
Et de mille autres qui la poussent
 

 
J'ai peur de tout ce que je serre
 

 
Inutilement dans mes bras
 

 
Face à l'horloge nécessaire
 

 
Du temps qui me les reprendra
 

 

 
J'ai peur, j'ai peur, j'ai peur
 

 
J'ai peur
 

 
J'ai peur


 

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